mercredi 27 mars 2013

Au bord du bonheur




















Mon cœur bat à la vitesse de la lumière.
Il palpite au rythme de ma vie.
Il est sur le précipice,
prêt à exploser.
Je l’entends battre dans ma tête.
Boum boum boum.
Le bruit, constant, incessant me tue et m’euphorise tout à la fois.

Je m’accroche à la vie,
Je reste là, les doigts bien encrés au bord d’un gouffre noir.
À tout moment je peux partir, y tomber, mais je m’accroche.
Je me retiens, comme un souffle, comme un cri rempli de peine.
Je le sais que l’éphémère ne tient qu’à moi, mais qu’aujourd’hui, je veux l’éternité.
Je l’espère comme j’espère avoir trouvé l’infini.
Je l’espère comme on attend de devenir adulte un jour.
Je continue de grandir, mais je garde mon cœur d’enfant.
Je me bats constamment entre ma tête et mes aspirations.
Je continue de grandir, mais je perds mon cœur d’enfant.

Et non, je ne partirais pas, jamais.
Je suis heureuse, ici, maintenant.
Peut-être pas pour toujours, mais ici et maintenant, c’est sûr.
Je m’accroche, je m’accroche.

Et dans mes mains reste l’espoir, l’attente.
Mais dans mon cœur réside la certitude de jours meilleurs.
Je me regarde sans trop comprendre,
mais j’aime ce que j’y vois.
Je change, je me trouve, je me retrouve, pour le mieux, pour le pire pour d’autre, je m’en fous.
Je veux juste vivre, entendre mon cœur battre, boum boum boum, je veux me retenir au bord du précipice, m’accrocher.

Le miroir ne montre plus que mon reflet et c’est parfait ainsi.
Tu y es, à travers mes yeux, le reste, on s’en fout.

Et je me demande si c’est ça le bonheur?
En tout cas, ça y ressemble. 

lundi 26 novembre 2012

L'enragée et le syndrome de la page blanche


J'erre dans ma vie en espérant toujours mieux.
  
Je cherche, souvent sans trouver.
Je désespère,
je pleure
et je rage la plupart du temps.

Je ne comprends plus
le temps,
l'injustice,
l'espoir.

Je ne comprends plus à m'en époumoner...
J'ai beau crier rien ne se passe comme je voudrais.

Je jalouse, j'envie comme les gens qui n'ont rien.

J'ai toi.
Ma moitié, mon âme.
La seule magie que j'ai. 
Je tiens bon pour te rendre fier.
C'est dur.

J'essaie encore de me relever dans l'adversité,
d'apprendre à voir, dans la noirceur, la lumière de tes yeux.
Je cherche tout doucement, 
à écouter le silence,
à dompter la peur, 
à compter les heures devant l'espoir, 
à apprendre,
 poussée par le doute, 
à regarder le meilleur. 

Mais le courage est parti. 
Et moi aussi.
Pas assez loin encore pour oublier, apparemment.

Je rage tranquillement, dans mon coin.
J'accumule les douleurs
et je me tais devant celles des autres. 

Pour l'instant, l'herbe est plus verte chez le voisin.
Et devant la sécheresse jaunâtre de la mienne,
j'aurai bien besoin d'un peu d'aide.
Pour m'aider à espérer.

Je veux de l'inspiration,
de la passion,
de la vie.

Je ne veux qu'une chance de garder la foi. 



lundi 24 septembre 2012

Concassé automnal

La lune presque invisible à mes yeux court derrière la vitre de l'autobus.
Plus vite que moi, je peine à la rattraper.
J'ai attendu ce moment si longtemps.
Finalement rentrer chez moi après tout ce temps.
Et pourtant, je repars avec une petite boule dans la gorge,
Laissant derrière moi un amas de tôle roulante et des gens.
Ceux la, que j'aime tant, qui illuminent mes journées. 

Percé par le soleil, je regarde les nuages en me demandant vers où ils se dirigent.
Ils paraissent hésitant comme moi.
Rester ou partir.
Avec les années, j'ai perdu ce choix.
Je continue de croire qu'un jour ça reviendra,
ce moment où je pourrais dire non. 

Je retourne à l'école dans peu de temps après un congé imprévu.
L'envie bien derrière moi, j'essaie de ne pas trop y penser et de profiter de ce qu'il reste en essayant
d'oublier l'arrière goût de vomi que j'ai à l'idée de retourner en classe.

Et je m'affame chaque jour, de plus en plus.
En essayant d'être ce que je n'ai jamais été.
Je le fais pour moi, peut-être pour toi, je ne sais plus.

Je finis par faire le trajet qui me sépare de la gare à chez moi.
Le bas de mes pattes de pantalons, 
mouillés par des flaques d'eau automnales,
je sens le froid humide sur mes chevilles. 
J'ai le cœur enflé 
et brûlé par les adieux.

Je suis seule, 
dans ma tête, 
dans mon lit.
Tu n'es plus la 
et je n'ai même pas envie que tu y sois.

J'ai envie de crier, 
du plus fort que je peux, 
de tout saccager
 et de disparaître.
Pour longtemps.
Histoire que tu aies envie que je revienne.

Je ne sais plus qui je suis, ni mes sentiments, mais comme toujours je vis avec l'espoir dans mes yeux.
Et j'avance dans l'automne en espérant un hiver plus doux.



dimanche 10 juin 2012

Perdue

Je ne trouve plus mon chez moi. 
Je ne l'ai pas trouvé beaucoup ces temps-ci. 

 Mon crayon est rouillé 
et pourtant faire rouiller du bois Dieu sait que c'est long. 
Mais dans une nuit d'insomnie, 
je n'ai pu faire autrement que de le sortir de ma petite poche. 

Je n'ai plus de besace, 
plus beaucoup d'heures 
et très peu de fierté. 
Je m'ennuie, 
un peu comme toujours, 
 mais maintenant je le fais tout doucement, 
 en silence. 
J'aime bien faire croire aux autres que je suis forte 
et que tout va bien. 

 J'ai pensé à revoir mon passé, 
à Dieu, 
 à s'il y avait ou non un paradis, 
à l'avenir,
aux choses que je n'aurai jamais. 

Heureusement, j'ai beaucoup ri. 
C'est ce qui me tient en vie. 
Toi, 
vous deux là, 
ha puis toi aussi. 
Vous tous et vos rires. 
Merci. 

J'attends tranquillement en regardant ma montre. 
Peut-être que ce texte se termine tout seul, qui sait? 
Mais je suis trop épuisée pour me poser des questions 
ou m'inquiéter d'être jugée. 
Fuck off.



lundi 5 mars 2012

Autrement.

J’ai marché pendant très longtemps.
Gaiement, en attendant mon futur.
J’ai gambadée, patientée, frustrée.

Après avoir pratiqué ma gamme d’émotions,
j’ai décidé de quitter mon doux chemin.
En voulant prendre un risque,
j’ai pris un détour,
juste pour te trouver
et, surtout, te garder.

Un détour difficile.

Je me suis prise les pieds dans la boue,
j’ai eu le cœur écorché par des branches
et l’âme effritée par la froideur de mes nuits.
J’ai mangé de la poussière en voulant ramasser des petits morceaux de toi et moi sur le sol.

J’ai marché,
longtemps,
sans m’arrêter,
sans perdre espoir.

Et finalement,
tu es resté,
la route est devenu bétonnée,
j’ai réappris à vivre,
tu as appris à m’aimer.

Main dans la main,
nous continuons notre chemin,
le cœur cicatrisé
et l’espoir dans la voix.

jeudi 16 février 2012

La morve au coeur

Je déteste mon anniversaire.
C’est toujours la même chose.
Le même froid,
la même neige sale,
la même glace.
Je continue de croire que quelqu’un quelque part ne fait que l’entreposer pendant l’été.
Et chaque année de janvier,
il revient la déposer au même endroit.
Du blanc et du brun.
Mon anniversaire est teinté de ces deux couleurs.

Je regarde dehors.
Dégoutée par la saleté hivernale,
je retourne sous ma couette.
Pendant un instant,
j’en veux à mes parents de ne pas avoir «baisés» plus tard dans l’année.
Abasourdie par des pensées absurdes et le froid dans mes narines,
je me décide à sortir de ma torpeur.
C’est quand même mon anniversaire…
Je m’attache les cheveux dans un chignon de madame coincée et

je fais semblant de me trouver géniale en me regardant dans le miroir.

Le téléphone sonne.
C’est ma grand-mère.
Je raccroche en ayant fait mon devoir de petite-fille-gentille-et-franchement-contente-que-ce-soit-son-anniversaire.

Dans un élan effréné, je ramasse le bottin téléphonique pour me commander un chinois.
La bouffe pas le gars, je tiens à préciser au cas où vous penseriez que je suis vraiment désespéré.
Quelques minutes plus tard, on sonne à la porte.
Mon chignon et moi allons ouvrir la porte d’un pas convaincu.

C’est lui.
Pas le chinois.
Non lui.
Oui, oui.
Celui là.
Lui, tout sourire, un chinois dans les bras, qui me lance candidement un joyeux anniversaire.

Tout d’un coup, c’est mon anniversaire.
L’hiver et ma vie semblent moins moches.
Même qu’on dirait presque un vidéoclip de Phil Collins.

Entre des clichés et des papillons dans le ventre, je lui dis d’entrer.
Il sent bon, comme toujours.
Nous nous installons devant la télé, par terre comme des enfants.
Et nous sautons sur le chinois comme si nous n’avions pas mangé depuis 1992.

Finalement, il se lève et se dirige vers la cuisine.
Sans rien demander, il fouille dans les armoires à la recherche de quelque chose.
Et moi, sans rien dire, je le laisse faire.
Il trouve finalement une petite assiette de porcelaine garnies de fleurs,
vieil héritage de ma grand-mère.
Il sort de sa poche de manteau un Jos Louis écrasé et de l’autre une bougie.

On fête qu’il me dit.
On fête quoi, mon anniversaire?
Fuck off!
Non.
On fête le premier jour de ta nouvelle vie.
On fête le début d’un nous.
On commence tout à zéro.

Soudainement,
j’ai un an,
je cours dans la neige en gros «suit» mauve fluo,
la morve au nez,
mon cœur battant à mille à l’heure.
Je suis jeune et c’est ma vie.

C’est mon anniversaire,
c’est mon tout premier.
Celui là,
le vrai,
celui qu’on attend à travers la grisaille des mois plus froids.
C’est mon anniversaire,
je l’aime et
j’ai la morve au nez.

jeudi 19 janvier 2012

Je ne fais qu'une, l'espace d'un repos


Je cours.
Encore.
Mais cette fois-ci,
je cours le sourire accroché aux lèvres.
Cela faisait si longtemps.

J'ai de nouveau envie de prendre un verre,
de chanter en me prenant pour une célébrité,
d'écrire des histoires,
j'ai de nouveau envie,
juste envie.
Comme avant de te rencontrer.

Je n'ai plus besoin de toi,
de nos histoires merdiques,
de chagrins perpétuels et redondants.

En regardant par la fenêtre,
je me rends compte que je pense à toi,
mais pas de la même façon.
Je pense à toi comme à une vieille lettre chiffonnée dans le fond d'une vieille trousse à crayon,
comme à un vieux vinyle un peu rayer qui saute par moment.
Toujours j'aurais des sentiments pour toi,
mais maintenant je sais que ces mêmes sentiments ne me détruiront plus.
Je sais ce que je suis sans toi,
forte,
vivante,
vraie
et épanouie.

Nous avons été pendant si longtemps.
Et maintenant, je suis.
Pour moi.
Seulement pour moi.

samedi 26 novembre 2011

L'estomac dans les talons




Dans ma salle de bain,
assise trop longtemps sur le rebord du bain,
j’ai faim.
Je crève de faim.

Je suis fatiguée.
Je suis complètement paumée.
Il ne me reste plus rien.
Le temps d’une longue semaine.

Je décide d’aller me nourrir d’air.
Ce n’est pas très bourratif,
mais dans l’air frais du mois de novembre,
j’oublie la douleur dans mon estomac.
J’ai la bouche pâteuse
Et l’âme sèche.
J'aimerais pouvoir courir,
mais je n'ai pas trop la force.

Je m'installe sur le rebord du trottoir,
au coin de deux rues.
J'attends,
comme si j'attendais l'autobus,
peut-être vers quelque chose de meilleur,
le cul frigorifié sur le béton.

Et pourtant...
J'ai tout ce que je veux ici.
Et 7$ dans mon compte en banque.

Je me manques.
Je manque de temps.
Je ne fais plus de petits gâteaux.
Je ne lis plus de roman.
Je ne fais plus l'amour.
Je manque de temps.
Je me manques.

Encore une fois,
je me suis perdue.
Je finis toujours par me retrouver.
J'ai une bonne boussole.
C'est long parfois,
mais je finis toujours par me retrouver.
Alors j'attends.
Comme je sais si bien le faire.
Comme je l'ai si bien fait auparavant.
Pour moi,
pour les autres,
pour toi,
j'attends encore.

Et en attendant, j'écris.
Ça ne coûte rien.
Seulement un peu de temps et de procrastination.

lundi 26 septembre 2011

Maman, c'est ça le bonheur?

Il est 5h du matin.
Je n'arrive plus à dormir.
C'est comme ça depuis 1 mois.
J'angoisse à l'idée du futur.

Alors c'est ça le bonheur?

Je me lève de mon matelas enfoncé dans le sommier.
J'ai mal partout
et j'étouffe.
Je sors dehors.
Sous le brouillard d'un matin hâtif,
je me réfugie sur un banc.
Je m'y assois,
l'air de rien.
Un moineau m'y accompagne,
l'air de rien.

Alors c'est ça le bonheur?

J'ai mal au ventre,
l'estomac me serre.
J'ai mal,
réellement mal.
Des larmes coulent le long de mes joues...

Alors c'est ça le bonheur?

J'ai longtemps espérée en vain
et finalement,
après de longues années j'ai gagné.
J'ai trouvé ce que je voulais.
Pleurer.
C'est ça la clé.
Pleurer de joie.

J'ai trouvé un amoureux,
un amant,
un confident,
un meilleur ami.
Un bonheur.
Une petite bouille remplie de vie.
Une personne magnifique.
Une personne touchante.
Un peu brisée par la vie,
mais raccommodable à coup de colle et ciseaux.

Alors, oui, c'est ça le bonheur!

Je t'aime

samedi 30 juillet 2011

Déjeuner du soir

Je suis assise à la table de la cuisine.
Une assiette vide devant moi
je me dégoute à regarder le moisi sur les murs.

La pièce est laide,
mais surtout remplie de contradictions.
L’atmosphère est lourd et léger tout à la fois.
Il fait frais,
mais l’air est épais et humide.
Je respire mal,
malgré les courants d’air qui passent maladroitement à côté de moi.
Dans ces dissemblances,
je finis par comprendre.

Ce n’est pas la pièce le problème.
C’est toi.

Blanc.
Livide.
Blafard.
Tu restes là sans bouger.
Je crois que tu me regardes,
mais encore là,
rien n’est moins sûr.
Comme un fantôme,
tu restes là,
sans vie.
Je claque dans mes mains,
je fais des grands gestes avec mes bras,
je crie de toute mes forces,
mais rien.
Le néant se reflète dans ton immobilité.

Mon cœur virevolte,
déchirée entre l’envie d’être heureuse
et la constatation que tu ne respires plus.

Dans un élan d’espoir,
je te secoue une dernière fois.

Envahi d’un essor fulgurant,
tu te mets à parler.
Je m’empresse de sourire,
mais bien vite,
je me rends compte que tout ça n’est qu’un leurre.
Tu ne me réponds pas.
Tu ne me laisse pas te parler.
Tu parles,
comme le ferait un répondeur sans jamais laisser le bip arriver.

Je te regarde disparaître,
pendant que j'attrape des larmes dans mes mains.

Je me résous à te laisser comme ça,
seul dans ta complainte,
car de toute façon,
je ne peux rien y changer.
Je ne te suffit plus.
Je n'arrive plus à te calmer les moments de tempête.
Mon amour n'est plus assez pour que tu ailles bien.

Alors je recule,
un peu plus.
En attendant.
En attendant que ta vie se replace.
Que ton corps se repose.
Que ton esprit s'apaise.
Que tu te souvienne de moi.
Et à ce moment-là,
je serais présente.
Entièrement.
Avec toutes mes qualités,
tous mes défauts
et mon amour pour toi.

Je t'attends,
patiemment,
car ce qu’il te faut c’est du temps.
Alors je m'attache le coeur bien serré pour éviter de te le voler...