mardi 29 mars 2011

Vide et vidée.

Il est trop tôt.
D'abord pour ouvrir mes yeux,
ensuite pour me mettre debout.
J'en ai marre.
Je me lève douloureusement.
Les genoux qui craquent
et l'envie de vomir à la gorge.
Une journée de plus,
à courir.
J'en ai marre de courir.

Je soupir allègrement avant de monter dans la baignoire.
Après avoir augmenter progressivement la température de l'eau pendant une minute,
je me résous à avoir froid.
J'essaie de me dépêcher,
l'environnement,
l'électricité,
le bruit pour les autres.
Fuck l'environnement,
fuck l'électricité,
fuck le bruit.
Le temps file trop vite.
Après m'être flagéllée abondamment avec tous les accessoires qui traînaient dans ma douche,
je me décide à sortir plus frigorifiée qu'avant.

Je me dépêche d'enfiler des vêtements pas trop moches
et je bois un café-pas-assez-fort-et-trop-sucré en vitesse.
Bourrage de crâne rapide avant mon contrôle,
hop hop hop.
J'emmaganise en me disant qu'autrefois j'étais une actrice qui n'avait que pour seul talent une mémoire phénoménale et une élocution parfaite.

J'enfile mes bottes et mon manteau en râlant sur la température.
Le froid dans les poumons,
je répète mes notes comme je répétais les textes de Shakespeare.

Je descends les marches du métro rapidement.
C'est ce que font les montréalais il parait.
Pressés.
Comme moi.

Comme d'habitude,
le métro est plein à craquer.
Après quelques tentatives infructeuses,
je me faufile dans la dernière place disponible.
...
Je sors plus rapidement que d'habitude.
Je cours encore.
Je ne peux m'arrêter.
Je le fais trop bien.
J'arrive dans l'auditorium.
J'ai une demi-heure d'avance.
et la classe est déjà pleine.
Je prends un des derniers bancs disponibles
et je fais semblant de réviser une dernière fois avant l'examen.
Je ne fais que penser à mes prochains jour de congé.
Je réponds à toutes les questions
et remets ma copie l'enthousiasme dans les yeux.
Je retourne chez moi,
fière,
mais épuisée de ma semaine.
J'essaie de t'appeler,
mais en vain.

Je réalise,
le sourire aux lèvres,
que j'ai finalement tout ce que je veux.
Mais quand même,
je trouve le moyen de râler.
Parce que de toute façon,
c'est ce que les filles font.

Dans cette fatigue intense,
je continue de croire en nous,
je continue de t'aimer
et d'espérer que ce sera comme ça pour longtemps encore.

Mais je suis épuisée.
De toujours courir.
De marcher sur des oeufs.
D'en prendre pleins la gueule.
De ne jamais faire les bons choix.
Jamais.
De ne jamais être sûre des choix que je fais.
Jamais.

De ne jamais être là quand il faut.
Au bon endroit.
Au bon moment.
Pour les bonnes personnes.

J'essaie.
D'être parfaite.
Tout le temps.
Avec tout le monde
et dans toutes les circonstances.
Mais ce n'est jamais assez.
Ou c'est toujours trop.

Je veux juste vivre.
Paisiblement.
Simplement.
Avec toi,
dans notre amour,
dans nos fous rire,
dans nos longues nuits d'étreintes.
Je veux juste être heureuse.
Ici.
Et pas ailleurs.
Je ne veux plus avoir besoin d'être ailleurs.
Je ne veux plus avoir besoin de courir.
De fuir mes angoisses.

Je veux juste être bien.

samedi 19 mars 2011

Figée

Tout doucement,
je me désagrège.
Dans une douleur brûlante,
je respire difficilement.
J’entends les gens rire au loin.
Toujours un peu plus,
un peu plus fort.
Je les entends,
mais personne ne m’entend.
Je crie,
je crie toujours plus fort,
mais personne ne me répond.

Les vagues commencent à monter.
Tout doucement,
en m’effleurant,
en me promettant de la douceur,
de la chaleur.

Mais l’eau devient plus froide,
Plus sèche,
Plus dure.
Elle me claque en plein visage,
Jusqu’à passer par-dessus ma tête.
Je deviens folle.
Dépendante.
Obsessive.
Qu'elle me dit.
Je me noie tranquillement dans des flots de ses paroles.
Et si j'étais vraiment folle?

Je ne sais plus.
Je ne me reconnais plus.
Je ne peux que douter de tout ce que j'entends.
Et je ne sais plus à qui demander,
ni à qui parler.
Je m'ancre dans ma raison
et je continue d'espérer qu'elle a tort.

Alors j'attends.
Patiemment.
Sagement.
De comprendre.
Que tout s'arrête.
De me retrouver.