jeudi 14 octobre 2010

Vers toi.


Je suis au début d'un couloir.
Il est rempli de poussière.
D'objets qui traînent un peu partout.
Je lui fait face.
Il est long.
Plus je le regarde,
plus il s'allonge.
Je regarde ma vie.
Je lui fait face.
À travers les souvenirs qui brouillent ma vue,
j'essaie de regarder l'avenir.
J'essaie de comprendre de quoi il sera fait,
de qui en fera parti.
Et j'y vois le temps qui passe
et ce que je deviens.
Quelques sons, quelques mots par-ci par-là.
Quelques phrases qui reviennent sans cesse me hanter.
Et je vois bien que le passé est derrière moi,
mais quand même,
les objets restent sur mon chemin.
Et quand même,
les mots restent dans ma tête.
Et quand même,
les cicatrices restent sur ma peau.
Et parmi les éclats de lumière qui éclairent le couloir,
je crois y voir des visages,
y distinguer des silhouettes.
Je ne comprends pas ce que je vois.
J'hésite entre mirage et hallucination.
Peut-être que je me trompe et que j'y vois la vérité.
J'aperçois des portes,
des fenêtres.
Certaines sont décrépites,
d'autres sont barricadées.
Mais certaines,
sont neuves,
remplies d'espoir
et de promesses.
Et mon coeur vibre à l'idée d'un bonheur latent.
Mes joues se remplissent de larmes
et mon coeur ému semble battre plus fort l'espace d'un instant.
Parfois,
il se rend compte que dans sa misère,
il voit encore l'allégresse d'un futur heureux.
Mais entre moi et mon coeur,
il y a toujours cet espace que je n'arrive pas à rattraper.
Je me bats,
dans ce couloir rempli de rien, de vide et de tout,
pour arriver à voir,
moi aussi,
ces choses qui attendent patiemment que le temps fasse son oeuvre.
Mon coeur crie plus fort,
pour que je l'entende
et que je finisse par le comprendre,
mais à travers cet interminable couloir,
sa réponse se perd entre l'écho et le bruit de mes contradictions.
Et parmi les résonances de mes peines
et celles de mes joies,
j'espère candidement que la vie sera bientôt douce
et que moi aussi j'aurais ce que je mérite.
Et j'espère qu'un jour,
à la moitié de mon chemin,
à la moitié de mon couloir,
je regarderais derrière en riant aux éclats
et que je regarderais devant avec les yeux brillants à la hâte d'avancer vers demain.

lundi 11 octobre 2010

Petite prière du matin


Je prie.
Même si je ne crois plus en lui.
Je prie,
car à ce moment précis,
c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour arrêter le temps.
Pour changer notre histoire.
Pour garder espoir en nous.
Et je continue de serrer mes mains.
Encore plus fort.
Je vous garde,
toi et ce moment,
au creux de mes paumes.
Je vous retiens.
Et je prie.
En silence.
Pour ne pas que tu entendes,
Pour que ce moment dure encore.

samedi 2 octobre 2010

Moi vs la vie. Round 3.

Tranquillement.
Tout doucement.
Au même rythme que mes pas.
J'avance.

Je recommence à comprendre.
Ça fait du bien.
Pour la première fois,
je n'ai plus la tête ailleurs.
Je suis ici.
Pour la première fois depuis longtemps.

J'en suis à mes premiers pas.
Et tranquillement.
Et tout doucement.
Je réussi à tenir debout.
J'ai finalement compris comment mes muscles font bouger mes jambes.
Je titube encore,
mais je ne pleure plus.
Mon coeur ne se brise plus.
C'est une bonne chose.
C'est une mauvaise chose.
Je suis dur à blesser.
Je suis dur à toucher.

C'est fini.
L'espoir d'une histoire différente.
Une petite coupure de plus.
Cette fois-ci,
j'ai avalé ma salive,
j'ai souri,
et je me suis excusée.
D'être pathétique.
De m'attacher.
De croire en l'amour.
Et à travers mon mea culpa,
j'ai entrevue la déception.

C'est dommage que mon cerveau crit.
Je sais, lui répond mon coeur.
Et moi, pris entre les deux,
je leur explique.
Que ça viendra.
Qu'un jour ce sera notre tour.
Qu'un jour nous aussi on rendra heureux quelqu'un.
Ils hôchent de la tête,
pas très convaincus.
Et dans un soupir de solitude,
je leur dis de me faire confiance,
parce que croire est tout ce qui nous reste.