mercredi 25 août 2010

Comme toujours.


Il est tard.
Comme toujours.
Trop tard.

Surtout pour revenir en arrière.

Je saute dans la douche.
J'augmente l'eau chaude.
La fumée m'empêche de voir correctement.
Je me bouche les oreilles pour mieux entendre dans mon cerveau l'eau qui ruisselle sur mon visage.

Et je pense.
Comme toujours.
Je pense.

C'est la seule chose que je sache faire.
Je n'arrive jamais à parler.
Ni à agir.
J'ai trop peur.

Et j'ai peur.
Comme toujours.
J'ai peur.

Que tout s'arrête.
D'avoir mal encore une fois.
Car je sais trop bien.
J'ai écrit sur un bout de papier ce qui se passerait.
Je l'ai enterré bien creux dans mon jardin.
Et quand je l'ouvrirais,
je trouverais notre histoire.
Son vide.

Et je sais.
Comme toujours.
Je sais trop.

Que tout restera dans ma tête.
Dans mon coeur aussi un peu.
Et que ça sert à peu de choses de m'épuiser.
Pour du vide.
Pour du rien.

Et j'attends.
Comme toujours.
J'attends pour rien.

mardi 17 août 2010

Chut


Entre tes mots et mes pensées je me perds.
Et ma tête s'embrouille.
Comme toujours.
Et je ne sais plus.
Je ne comprends plus.
J'ai mille questions.
Et peu de gens pour y répondre.

Est-ce que les gens peuvent changer?
Est-ce qu'on mérite ce qui nous arrive?
Est-ce que les situations peuvent évoluer?
Est-ce que je suis devenue quelqu'un d'autre?

J'ai mille questions.
Et peu de gens pour y répondre.

Et il y a cet homme.
Un presque inconnu.
Il m'énerve.
Et me répète, d'un air hautain, que le hasard et les coïncidences c'est pareil.

Est-ce que le hasard et les coïncidences c'est la même chose?
Il m'embrouille.
Je ne sais plus.
C'est son air hautain.
Ça me perturbe.

J'ai mille questions.
Et peu de gens pour y répondre.

Et il y a ces gens qu'on rencontre.
Qui ont un talent incroyable pour écouter ce qu'on dit.
Et ceux-là, je les garde.
Comme un secret.
Juste pour moi.
Sans leur dire.
Qu'ils sont extraordinaires.

J'ai mille questions.
Et au moins une personne pour y répondre.

Bah.
Pour toi.
Pour tout ça.
Merci.

mercredi 11 août 2010

Érostrate



Il faut que j'écrives.
Je n'ai pas mon ordinateur.
Ni mon journal.
Que des serviettes en papier
avec de petites fleurs brodées sur les côtés.
Un stylo à la main,
j'allume le ventilateur.

-

Le son me rappelle le bruit de mes nuits passées.
Et je repense à tout ça,
en me disant que ça ferait une bonne histoire.
Mais celle-là, je la garderais pour moi.
Peut-être un peu pour toi aussi...

-

La serviette en papier absorbe l'encre rouge de mon stylo.
Chaque lettre s'épaissit à mesure que je dépose mon crayon.
Moi,
c'est mon coeur qui s'épaissit.
Je me suis laissé aller pour mieux me faire souffrir plus tard.
Pour quand je me lèverais un matin,
en me rendant compte que ce n'est qu'un oreiller qui gît à mes côtés.
Pas ton corps.
Pas tes bras.
Pas tes mains.
Ni tes cuisses.
Ni ton nombril.
Que du duvet et un peu de coton froid.
Je ne sais plus ce que j'ai dans la tête.
Je suis devenue un oreiller.
Dans ma boîte cranienne,
il n'y a que des plumes et des acariens.

-

J'ai foutu le feu.
Intense.
Vif.
Ça brûle.
Je me brûle.
Et j'aime ça.
Je suis devenue une pyromane.
De moi-même.
De mon âme.
De mon esprit.
De mon coeur.
Et je cherche un moyen de l'éteindre, mais en vain.
Rien n'y fait.
Je reste là,
au milieu des cendres de mon passé,
de la braise de mon présent
et j'attends.
J'attends le souffle qui construira mon futur.
J'attends sagement avec ma boîte d'allumettes.
J'entends mon père qui me dit de ne pas jouer avec le feu en quittant la maison.
Trop tard.
Trop tard...
Et je me noirçis dans toute cette fumée qui m'empêche de respirer.
J'essaie de prendre mon souffle,
mais je râle.
J'ai les poumons encombrés
et la tête qui s'endort.
Et pourtant,
je continue de jouer avec ce petit feu,
et je n'ai pas l'intention d'arrêter.

mardi 3 août 2010

Détachant


Je m'attache.
Tranquillement.
Je m'attache.
Je deviens un noeud de bateau.
Une corde de pendu.
Des menottes en fer.
Un noeud papillon.
Une boucle de ceinture.
Et je m'attache.
Comme un objet.
Un objet quelconque.
Sans intérêt.
Parce que je sais que ça ne sert à rien.
Parce que je sais que je suis le seul objet.
Parce que je ne sais plus ce qui m'arrive,
ni ce que je deviens.
Tout ce que je sais, c'est que je m'attache.
Tranquillement.
Douloureusement.
Je m'attache.