jeudi 22 juillet 2010

Alcaline AA

Je sors de chez moi.
Il fait frais.
La pluie a cessé de tomber,
mais mes cheveux frisottés me font croire que les gouttes ne sont,
en réalité,
qu'en suspension dans les airs.

J'ai une course à faire.
Je prends la voiture trop luxueuse pour moi
et je roule.
Je devrais plutôt rester chez moi,
mais cette envie d'être ailleurs l'espace d'un instant est beaucoup trop forte.
Elle m'entraîne par le bras,
me tire ailleurs,
me fait dévier de ma trajectoire,
me fait oublier le but de ma sortie.

Je roule encore.
J'ouvre la fenêtre.
Il fait froid,
mais je préfère entendre le bruit du vent que celui de la radio.
Pendant un instant, j'ai envie de fermer les yeux,
mais je me ravise.
Ce ne serait pas très intelligent compte-tenu que c'est moi qui conduit.

La nuit est tombée.
Mes paupières commencent elles aussi.
Alors,
trop spontanément,
je m'arrêtes dans un champ.
Je coupe le moteur.
J'ouvre la portière.
Je descends.
Je ferme la portière.
Et,
trop spontanément,
je monte sur le capot de la voiture.

Entre les nuages et les étoiles,
je me dis que je suis heureuse.
Entre deux respirations,
je me dis que ça fais du bien de se sentir comme ça de nouveau.
Entre deux clignements d'yeux,
je me dis que tout ce qui manque
c'est toi,
à côté de moi,
sur le capot,
pour rigoler.

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