lundi 24 septembre 2012

Concassé automnal

La lune presque invisible à mes yeux court derrière la vitre de l'autobus.
Plus vite que moi, je peine à la rattraper.
J'ai attendu ce moment si longtemps.
Finalement rentrer chez moi après tout ce temps.
Et pourtant, je repars avec une petite boule dans la gorge,
Laissant derrière moi un amas de tôle roulante et des gens.
Ceux la, que j'aime tant, qui illuminent mes journées. 

Percé par le soleil, je regarde les nuages en me demandant vers où ils se dirigent.
Ils paraissent hésitant comme moi.
Rester ou partir.
Avec les années, j'ai perdu ce choix.
Je continue de croire qu'un jour ça reviendra,
ce moment où je pourrais dire non. 

Je retourne à l'école dans peu de temps après un congé imprévu.
L'envie bien derrière moi, j'essaie de ne pas trop y penser et de profiter de ce qu'il reste en essayant
d'oublier l'arrière goût de vomi que j'ai à l'idée de retourner en classe.

Et je m'affame chaque jour, de plus en plus.
En essayant d'être ce que je n'ai jamais été.
Je le fais pour moi, peut-être pour toi, je ne sais plus.

Je finis par faire le trajet qui me sépare de la gare à chez moi.
Le bas de mes pattes de pantalons, 
mouillés par des flaques d'eau automnales,
je sens le froid humide sur mes chevilles. 
J'ai le cœur enflé 
et brûlé par les adieux.

Je suis seule, 
dans ma tête, 
dans mon lit.
Tu n'es plus la 
et je n'ai même pas envie que tu y sois.

J'ai envie de crier, 
du plus fort que je peux, 
de tout saccager
 et de disparaître.
Pour longtemps.
Histoire que tu aies envie que je revienne.

Je ne sais plus qui je suis, ni mes sentiments, mais comme toujours je vis avec l'espoir dans mes yeux.
Et j'avance dans l'automne en espérant un hiver plus doux.



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