vendredi 25 février 2011

Brouillon d'origami

De la solitude dans la tête et de l'ennuie dans l'âme.
Je survie en silence,
comme d'habitude.
Je ne suis que du papier qui se déchire tranquillement,
qui se froisse sous le temps qui passe.
C'est ce que je suis devenue,
une feuille blanche à mettre dans l'imprimante,
une feuille pour griffoner,
rien de plus.
Je ne suis pas celle sur qui on écrit des oeuvres fabuleuses,
des poèmes pour une amoureuse disparue,
ni pour des discours de politicien.
Je ne suis qu'un brouillon dépourvu de contenu.
Je me déchire petit à petit.
Je construis mes mots difficilement
et, maladroitement, les phrases s'empilent sur mon corps blanchâtre.
Je ne mérite ni éloge,
ni compliment.
C'est bon pour les autres ça.
Pour les journaux intimes,
pour les lettres d'amour,
mais pas pour les feuilles gribouillées.
De toute façon,
je finirais à la corbeille,
comme toutes les autres.
En boule,
je pleurerais mon encre,
tout doucement,
en silence,
comme je sais si bien le faire.
Et pourtant,
Dieu sait que j'aurais vécu.
J'aurais aimé.
J'aurais pleuré.
Respiré.
Crié.
Mangé.
Rit.
Sauté.
Bu.
Écrit.
Mais surtout vécu.
Au maximum de ce que je peux faire du papier.
Pour l'instant,
j'attends dans un tiroir,
que quelqu'un veuille bien m'y écrire une lettre
ou me transformation en avion.
En attendant,
je survie en silence,
comme d'habitude.

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