samedi 11 décembre 2010

Sparadrap

Je suis fatiguée,
il est tard et,
comme d'habitude,
je n'arrive pas à dormir.
D'autant plus que ce soir tu n'es pas là.

Je tourne en rond
dans mon appartement trop grand,
dans ma chambre trop bordélique.

Je me décide à sortir,
prendre de l'air,
errer dans la nuit montréalaise,
fraîche,
au ciel rose d'hiver
et à la fumée épaisse.

Au son de mon ipod,
je marche sans trop savoir où aller.
Un homme me suis,
sans me suivre.
Il marche derrière moi,
je ralentis le pas pour qu'il me dépasse,
mais il finit pas traverser la rue.

Après une demi-heure,
les mains glacés
et les joues froides,
je me décide à rentrer chez moi.

Seule,
au milieu des meubles
et de mon ordinateur,
je m'ennuie.
De moi.
De ma vie.
De toi.

Je rôde entre les blogues des gens
et mon facebook.
Je pense.
J'écris.
Je lis.
Je m'inspire.
Ça fais longtemps que je n'ai pas eu de moment seule,
pour faire ça.

Je me sens paisible.
Détendue.
Épuisée, vide et vidée,
mais heureuse.
Je souris,
tout doucement,
sans trop savoir pourquoi.
Peut-être à l'idée que je me suis cassée l'orteil,
un peu plus tôt ce matin,
en me précipitant sur le téléphone.

J'enlève ma chaussette pour voir
et défait mon bandage.
La couleur de mon orteil n'annonce rien de bon,
mais sa teinte bleutée avec la couleur rose de mon vernis,
lui donne un style incomparable.

Je suis maladroite.
Tant pis.
C'est moi.
Vaut mieux sourire encore plus,
malgré la douleur.

Je m'oblige finalement à aller dans mon lit.
Il est vide.
Je ne me rappelais plus de cette sensation.
Je ne me souvenais plus de ce que ça faisait de ne retrouver qu'un tas d'oreiller
sur mon matelas froid.
J'éteins la lumière
et saute dans mon lit à la lueur de la nuit.
Ma porte de placard est restée ouverte.
Pas question qu'elle le soit,
sans toi à mes côtés.
Je ris dans ma tête
en me disant que je suis une vraie fille.

Je me glisse finalement dans mes couvertures,
en prenant soin de mon orteil cadavérique.
Je me mets à compter dans ma tête,
pour m'endormir plus vite.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, ...
Demain sera un autre jour.
Oh merde!
On est déjà demain.
Je déteste les dimanches,
les lundis aussi,
mais ça c'est une autre histoire.
26, 27, 28, 29, 30, 31,...

Demain,
j'aurais encore trop d'études à faire
et un orteil brisé,
mais au moins tu seras là,
et franchement,
c'est tout ce qui compte.

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