mardi 7 décembre 2010

Texte à rires

Je suis dans un endroit inconnu.
La lumière y est vive.
Agressante et chaleureuse à la fois.
Je regarde autour de moi.
Des murs.
Du blanc.
Je veux sortir de là,
je veux sortir de là.
J'essaie d'avancer.
Mais en vain.
Je descends les yeux.
Mes pieds sont attachés.
Je suis prise au piège.
Enchaînée dans du métal froid.

Je sens les larmes couler sur mes joues.
J'ai peur.
Je suis prisonnière de mes sentiments.

Des sons parviennent à mes oreilles.
Dans un éclat de bruits étranges,
j'entrevois l'espoir de m'en sortir.

Tranquillement,
le boucan se transforme.
Je distingue clairement des rires.
Ton rire.
Si franc,
si vrai.
Il semble venir du haut.
Je lève les yeux vers le plafond.
Il n'y en a pas.
Mais il y a toi,
qui me regarde,
toujours en riant.

Moi,
prisonnière,
toute petite,
dans une boîte en carton.

Je pleure.
Je rage.
Et toi,
de toutes tes forces,
tu ris.

Soudainement,
je vois,
l'instant de quelques secondes,
la folie passer dans tes yeux.
Tu te mets à secouer la boîte.
Plus tu secoues,
plus je pleure,
plus tu ris.
Plus fort,
encore plus fort.
La corrélation entre la force de ton rire
et celle dont tu secoues la boîte,
me tue tranquillement.

Mon coeur s'affaiblit,
mes yeux s'assèchent
et mes muscles s'attrophient.

Dans un moment de pitié,
tu arrêtes de secouer la boîte.
D'un doigt,
tu vérifies si je suis encore vivante.
Je respire,
douloureusement,
mais je respire.

Dans un instant de colère,
tu me giffles d'un dernier élan.
Dans ce fracas trop vif,
je me réveille,
tenant une petite boîte entre mes mains.

Épuisée,
je dépose la boite par terre.
Mon coeur s'y trouve,
saignant.
Je le laisse pourrir,
à la chaleur de mon radiateur.
En m'en allant,
dans son dernier souffle,
je l'entends me supplier de le laisser partir.

Et comme si de rien n'était,
je ferme la lumière,
et je quitte la pièce,
toujours en riant.

1 commentaire:

  1. La situation est réciproque tu sais.
    Je ne suis pas un monstre. Je ne suis ni mesquin, ni fou, ni malade.
    Quand l'idée de donner du bonheur ne l'est plus
    et que l'amour se transforme en terreur sourde

    Il est temps d'abandonner le navire.
    Chose que je ferai si tu me le demande.
    Chose que je ferai, si tu me délie les pieds...

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