lundi 14 juin 2010

Promesses de papier



Je m’embrouille dans ma mémoire.
Celle du passé.
Celle du présent.
La tienne.
La mienne.
Je m’embrouille dans mes textes
et dans les idées de ceux des autres.

-

En faisant des boîtes aujourd’hui.
J’ai retrouvé mon journal
enfoui parmi une tonne de souvenirs.
Il s’y était bien caché.
Je crois qu’au fond de lui-même,
il avait un peu envie de rester là-bas,
Dans le vieux.
Et quand je l’ai vu,
je l’ai engueulé en lui disant qu’il était temps.
Temps qu’il regarde en avant
et plus en arrière.
Il a râlé,
a même versé une petite larme,
mais s’est finalement résigné à sortir de son terrier.
En essuyant sa couverture il m’a dit :

«Aurais-je imaginé que je me trouv'rais là
Une mine de stylo plantée sur ma peau ?
Les yeux de mon bourreau qui ne me quittent pas
Ma blancheur lui fait peur, je sais qu'il cherche ses mots
J'aurais pu être pressée sur le coeur d'une enfant
Ecoutant dans mes lignes la voix de son amant
Ou être le pliage d'un gamin de huit ans
Et voler dans les airs sous les rires des enfants
Ou être dans les pages d'un livre d'histoire
Qui dit que le chemin est encore tellement long
Mais voilà que je sens que la plume me frôle
Et les lettres se forment comme l'encre tourbillonne
J'n'ai jamais vu plus lourd que le poids de ces mots
C'est la misère d'un homme que je sens sur mon dos»

Alors je lui ai promis.
J’ai promis que des jours meilleurs viendraient,
que ma plume se ferait plus légère
et que mon cœur retrouverait sa joie et sa naïveté d’enfance.

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