mercredi 24 mars 2010

Il faut toujours écouter les clés.




Il est 2h37 du matin, l'heure fatidique avant la débauche. Je sors d'un bar miteux de la rue Ontario, là où même les putains n'osent pas s'aventurer. Tout y sent la boule à mite, même les mecs qui y traînent.



Je ne sais pas ce qui me prend, mais je sors du bar avec un de ceux là. Il ne m'attire pas du tout, mais il est si gentil.




Il me tient la main. Je ne sais pas si c'est l'alcool ou sa main, mais j'ai tout d'un coup envie de vomir. Il fait trop froid pour que mon coeur sorte de ma poitrine.




Nous continuons de marcher. Je n'habite pas très loin. Mais en réalité, je n'ai aucune envie qu'il vienne chez moi.




Je flotte. C'est l'alcool, pas l'amour, j'en suis sûre.




Il commence à me parler de sa vie, je n'écoute pas. Je ne veux pas savoir. Je veux juste avoir du bon temps, pas entendre les tribulations de son passé. Je hoche de la tête, car c'est ce que les bonnes filles font.



Il a une veste de cuir. Ce n'est pas un rocker, juste un montréalais comme les autres.




Il continue de parler, je ne l'écoute pas plus que tout à l'heure. J'essaie de le faire arrêter en le distrayant. Comme toutes les filles, je sais comment séduire. Je passe la main dans mes cheveux, il me regarde, en silence cette fois. Je le regarde dans les yeux, il en profite pour dire que je l'excite. Ce n'est pas ce que j'ai envie d'entendre, mais je continue quand même de le séduire. Ça fais juste du bien de se faire complimenter, même par quelqu'un qu'on ne désir pas vraiment.




Sa beauté est secondaire, je veux juste qu'il sache faire l'amour.



Arrivé devant ma porte, je fouille dans mon sac à main. Ma clé se cache, j'aurais dû prendre ça comme un signe. Je l'enfonce dans la serrure avec une facilité presque déconcertante, compte tenu de l'alcool dans mon sang et des vapeurs dans mon cerveau.



Je le prends par le bras et l'entraîne vers ma chambre. Toutes mes actions sont programmées. Ce n'est pas la première fois. Mais celle-là est différente. Je me contredis. Mon envie et mon coeur se chamaille. À la fois complètement moi et la moitié d'eux. Ma tête ne sait plus où donner.


Il enlève mon chemisier, je fais de même avec son pantalon.

Nous nous enlisons dans la nuit...


Il est là à côté de moi.
Il le sait, je n'ai pas envie qu'il y soit.

Il se rhabille et s'en va.

Pendant que moi, je reste là seule.

Je n'aurais pas dû, ma solitude n'en ait que plus apparente.




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